jeudi 8 janvier 2009

TOME 10 : Aller-Retour

TOME 10 : Aller-Retour
lettre du 20 janvier 2007



Jeudi 21 décembre, il est bientôt 19h 30 et je pense qu'il faudrait décoller un jour ou l'autre de chez Fabienne. Si on ne se presse pas, on n'aura pas le temps de passer chez moi pour manger, dire adieu à la bande et attraper la dernière navette qui part de l'autre bout de la ville. On n'est pas encore dans l'urgence, mais vu la désorganisation de notre itinéraire et le volume de bagages que Fabienne a dans les mains (bagages auxquels il faudra rajouter ma valise et mon cartable quand on passera chez moi), tout n'est pas joué d'avance. Loin de là, même. Mais on commence à être habitués aux galères planifiées ici, le plus important c'est de croire à ce qu'on fait et de savoir où l’on va. En fait si on savait exactement où on allait, l'aventure serait beaucoup moins intéressante... Heureusement qu'il y a toujours un détail pour corser la situation, et si ce soir on rentre en France pour passer Noël en famille, de nombreuses embûches se dressent sur notre chemin. La première ? Nous partons, selon nos billets commandés sur Internet, depuis l'Aéroport Cheriemiestvo... Il se trouve qu'il y a à Moscou deux aéroports ainsi nommés (le I et le II) situés à plus de dix kilomètres l'un de l'autre ! Selon les tableaux d'Alitalia, le dernier avion au départ de Moscou et reliant Milan (par lequel nous passons pour rejoindre Lyon) est parti du premier. Tentons le premier, statistiquement ça paraît jouable. Aux alentours de 20h, Fabienne et moi abandonnons Fanny (qui part le lendemain matin) pour nous diriger chez moi, déjà chargés comme des baudets : une valise dépassant de loin les vingt kilos autorisés, heureusement munie de roulettes (bien que les dites roulettes perdent vite leur efficacité quand le sol est recouvert de neige - ça existe les valises à patins?) et deux sacs à main débordants, lourds chacun de plusieurs kg et dont un a la bride cassée. Nous empruntons un bus, un métro (une surveillante d'escalator me fait payer un ticket supplémentaire pour la valise de Fab que je tiens à la main, et qui est d'une taille considérable), marchons dix minutes et arrivons chez moi. Nous mangeons alors dans ma chambre, accompagnés de Lisa et Paula (qui nous avaient aimablement préparé le repas) discutons, bavardons, buvons un dernier thé à la vodka... Comme Fabienne s'est endormie après l'épisode des nouilles instantanées, je bois dans ses verres pour me donner du courage, sachant très bien que de toute façon c'est moi qui porterai sa valise !

À 22h30 le périple commence. Nous disons au revoir à Paula et Nastia, et adieu à Lisa, qui quitte la Sainte Russie de manière définitive le lendemain de Noël, et que nous ne reverrons peut-être plus. Quoi que, comme je l'ai déjà dit, le monde des circassiens n'est pas si grand, et il y a de bonnes chances que je la recroise un jour au hasard d'un festival. Enfin bref, ce n'est pas sûr quand même... C'est rarement marrant les adieux. "Elle a quand même pas beaucoup pleuré pour une Ritale!" Tiens, Fabienne est en pleine forme, ça tombe bien, moi aussi. On est donc parti, j'ai sur mon dos mon cartable, dans une main la valise de Fabienne qui roule de manière aléatoire, et sur laquelle est posé le faux sac italien de Fabienne, un Escada de contrefaçon dont la bride a lâché au moment du départ. Fabienne, de son côté, traîne ma valise (à roulettes intermittentes également), moins lourde mais moins pratique, et porte à l'autre bras un sac plein a craquer... Nous marchons presque vingt minutes vers le métro Dynamo (il faut généralement entre dix et quinze minutes pour faire ce trajet) où nous rentrons discrètement pour éviter les surveillantes (les Diéjournas, surveillantes affectées partout où il est possible d'affecter un surveillant, sont une véritable armée civile au service de l'état ; leur jouer un tour, c'est se rebeller ouvertement contre le pouvoir en place...) et prenons une rame jusqu'à son terminus Retchnoï Vokzal, où un bus est sensé passer à 23h 15 et nous conduire à l'aéroport. Le bus de 23h 15 ne passera jamais. Nous attendons (par moins cinq et un jour de grand vent) de 23h jusqu'à 23h 45 où le dernier bus pour l'aéroport se pointe. Nous jouons notre dernière carte : si l'aéroport vers lequel on se dirige n'est pas le bon, il n'y aura plus de navettes pour rejoindre le second Cheriemiestvo ! Bof... Nous encombrons bien sûr la montée du bus (montée obligatoire par l'avant, et pas question de plancher bas), puis finalement toute la rangée, au milieu de laquelle nous posons la « goliathesque » valise, puisqu'il est tout bonnement impossible de la mettre ailleurs. Les gens râlent, alors on répond en français ! Suivent quarante minutes de bus. Durant les dix premières minutes, je n'ose lever les yeux car un jeune homme baraqué comme deux rugbymen (et demi) et puant l'alcool me fixe du regard d'un air moyennement amical. Je cache mes yeux sous la visière de la casquette que je m'apprête à offrir à Pierrot en guise de cadeau de Noël. Finalement il descend du bus et je peux enfin converser (en hurlant, pour couvrir le bruit du moteur) avec Fab, dont le siège se trouve de l'autre côté de l'allée centrale.

Cheriemiestvo ! On descend donc au numéro un, laissant notre bus se diriger vers le second aéroport, en se disant que "Ce coup-ci on se sentirait quand même vachement mieux si on était sûrs d'être dans le bon aéroport". Nous nous attablons dans un bar du rez-de-chaussée, sachant qu'on n'allait plus trop avoir à se démener dans les heures qui suivent : notre avion part à 5h 50 du matin et il n'est pas encore 1h 00... Nous commandons une bière en nous assurant d'être dans la bonne aérogare, et -merci mon Dieu- nous y sommes. Bon, on n'a plus qu'à attendre... Je perds mon argent (dix roubles, ça reste décent) dans une machine à cirer les godasses ressemblant à s'y méprendre à la "brosseuse automatique de vêtements" du Professeur Tournesol qui s'allume pour tomber en panne aussi sec. Vers trois heures, nous découvrons un ascenseur menant aux étages supérieurs que l'on croyait inaccessibles puisque les escaliers sont condamnés. Nous y trouvons un magasin où nous nous ravitaillons en Madeleines, et un pub où nous restons peut-être cinq minutes, le temps que nous réalisions que les prix y sont plus élevés que dans les bars installés sur les Champs Elysées. Vers 3h 50, l'enregistrement de notre vol débute. Nous passons la première porte (bagages aux rayons X et divers contrôles) quand je me rends compte que j'ai oublié la casquette de Pierrot sur le zinc du bar où nous n'avons pas consommé. "S'il vous plaît, j'ai oublié mon chapeau (comme si je savais dire casquette en russe...) est-ce que je peux repasser dans l'autre sens ?" J'ai l'air de bonne foi, ils gardent ma valise le temps que je traverse l'aéroport en toute vitesse, que je trouve ma fidèle casquette, que je revienne ventre à terre, et que je m'excuse une bonne soixantaine de fois. Vient ensuite l'enregistrement des passagers et de leurs bagages. Et Fabienne commence à paniquer. "Martin, si ma valise est trop lourde, ils vont quand même me laisser passer hein? Je veux pas passer mes vacances ici alors que tout le monde s'en va! ". J'essaie de lui faire comprendre que dans le pire des cas, elle payera une amende, que de toute façon ils ne regardent jamais le poids des valises, et que si elle reste coincée ici il ne faudra pas compter sur ma solidarité... Nous discutons dans la file avec un Lyonnais travaillant à l'ambassade de France, qui se plaint des six heures de correspondance à Milan. "Ouais ben si t'avais un vrai poste à l'ambassade ils t'auraient payé un vol direct et en journée". Je ne le dis pas mais je le pense très fort. Nous passons en fait l'examen des bagages en toute beauté, l'hôtesse d'accueil n'ayant même pas remarqué que la valise de Fabienne faisait en fait trente kilos... Vient alors la dernière angoisse sur le territoire Russe : le contrôle des papiers. Fabienne et moi avons tous deux des visas multiples-entrées qui nous ont été fournis par nos écoles respectives (elle n'a eu le sien que l'avant-veille du départ, cela faisait deux mois que son visa était périmé et que l'université de Moscou lui disait "Vous l'aurez après-demain sans faute !" (bon Dieu, j'ai passé ces deux derniers mois en compagnie d'une clando...), et tout devrait donc se passer de manière normale. Je reste tout de même de très longues minutes au contrôle : toute personne posant le bout d'un orteil sur le sol de la Fédération de Russie ou du Belarus (ex Biélorussie, si vous avez lu le tome 1 vous vous en souvenez) doit remplir une carte de migrant. Comme je suis rentré par le Belarus et que je n'ai jamais passé les douanes entre ledit pays et la Russie, ma carte intrigue fortement la douanière. De ce fait, mon visa de transit Belarussien indique ma date d'entrée dans le pays (ou j'ai passé en tout et pour tout une demi-journée, dans un car de surcroît) mais pas ma date de sortie. J'ai donc un visa Belarussien incomplet, un visa multiples-entrées Russe, ainsi que le visa Russe avec lequel je suis entré au Belarus et qui est toujours en vigueur, bien que mon visa multipls-entrées l'ai légalement remplacé. Vous êtes perdus, la douanière l'était tout autant. Elle me laisse finalement partir après que son supérieur l'a rassurée sur mon compte... Je vois derrière moi l'employé Lyonnais de l'ambassade, qui passe son contrôle au même guichet que nous. "Il n'est même pas passé par le guichet des diplomates, je t'avais dit qu'il se la racontait!". Dernière pause clope dans la zone duty-free, juste avant d'entrer en salle d'embarquement où la cigarette sera proscrite. Puis nous sommes fouillés jusqu'au fond de nos chaussures, et entrons dans l'enfer de la salle d'embarquement. Dans cette salle, des écrans d'un mètre de diagonale sont installés tous les dix mètres, et diffusent en boucle cinq publicités. Une de ces publicités (celle pour les écrans susnommés) est diffusée à intervalles très courts : elle sert elle-même d'intermède publicitaire entre chaque publicité. En quelques minutes nos crânes explosent à cause de ce remake commercialisant de Big Brother. Rapidement, Fabienne s'endort, tandis que je tourne en rond, garde les valises, jongle un peu, bouquine les magazines de l'aéroport et apprends bien sûr par cœur cette stupide publicité russe pour des écrans plats multifonctions. Nous remarquerons dans l'avion que bien que capables de réciter cette pub du début à la fin, et en Russe de surcroît, nous avons oublié de quelle marque sont ces fabuleux écrans plasma tant chantés par la télévision. Martin : 1 Publicités : 0.

Nous embarquons dans notre avion de l'Aeroflot, et remarquons que nos sièges sont très éloignés l'un de l'autre : je suis dans les premières rangées, et Fab dans les dernières. Je m'assois à l'avant de l'appareil, la tête collée contre le hublot quand j'entends tout au bout de la cabine un bébé qui hurle et des enfants criards. Ah ah ah je suis quasiment sûr que Fabienne va se retrouver assise à côté de la bruyante marmaille ! Après un joli décollage, je m'endors comme une souche, et me fais réveiller plus tard par mon voisin qui me signale que les hôtesses servent le petit-déjeuner. L'hôtesse me parle en italien et alors que mes yeux refusent obstinément de s'ouvrir en entier, je lui réponds en russe et me rendors aussi sec... j'ai loupé le petit-déjeuner. Je me réveille enfin pendant l'atterrissage (après l'atterrissage, pour être honnête). À Milan, il n'est que 7h 30, mais il fait déjà jour ! On avait pris l'habitude de voir le soleil se lever après neuf heures, nous... Et surtout, le soleil brille de toutes ses forces, pas un nuage à l'horizon, cela faisait bientôt un mois que nous n'avions pas vu une telle lumière ! (Je n'exagère pas, nous avons eu peut-être trois demi-journées de beau temps depuis mon arrivée à Moscou, et le soleil, très bas, est bien fugace). Je me lève et aperçois Fabienne dont le visage ne resplendit pas réellement de fraîcheur. "Tu t'es tapé les mômes qui hurlent et le bébé qui pleure ?" Réponse affirmative, Fabienne est tiraillée entre le doux sentiment d'être presque à la maison et une envie indicible de rayer de la carte tous les individus âgés de moins de douze ans. Passage de douanes. Comme nous sommes en transit depuis un pays hors de l'espace Schengen, nous sommes confinés pour les prochaines heures dans la zone internationale, même pas la possibilité de sortir quelques instants prendre le soleil, ou s'en griller une. Confinement. Nous nous jetons au zinc d'un café proposant du vrai café (les Russes ne boivent que de l'instantané, les rustres) et des donughts. Nous restons tout de même effarés d'avoir été tous deux suffisamment claqués dans l'avion pour refuser un petit déj' gratuit ! Nous savourons notre déjeuner (prenons du temps pour mâcher, le menu n'est pas pantagruélique) et nous nous affalons quelques mètres plus loin à une table libre. Discussions sans intérêt, yeux collés... Fabienne s'endort pendant que je lis son "Glamour" (je commence à lire de plus en plus de magazines féminins, je dois me ressaisir), et à son réveil je pars faire le tour de la zone duty-free. Trois minutes plus tard je suis de retour. Y'a pas tant de place que ça ici... Qu'est ce qu'on s'emmerde... Je repars, achète "Le Monde" pour deux fois son prix, m'endors devant... Plus que trois heures à attendre... Puis vint l'enregistrement, les douanes (qu'est ce que c'est bien l'espace Schengen) puis nous embarquons dans un avion Air-France de la taille d'un Peugeot J9. Sans rire. Nous avons les deux places du fond, côte à côte. Fabienne en profite pour s'endormir sur mon épaule. Nous attendons une heure de plus à l'intérieur de l'avion: "Ladies and Messieurs, we informons nos aimables passengers que le airplane aura un retard de una hora environ. Il brouillard is too épais in Lyon pour que we puissions atterrir there.". Puis vint le moment magique du survol des Alpes. Les avions à soixante places comme le nôtre ne volent pas bien haut, et nous ne sommes qu'à quelques dizaines de mètres du sol quand nous passons les sommets ! Toutes les trois minutes je la réveille d'un coup de coude : "Fabienne regarde ça comme c'est beau !" Rien ne l'empêchera de dormir, pas même ces magnifiques montagnes, "Regarde Fabienne, on survole le Mont Blanc ! " Cause toujours. Une fois les Alpes passées, nous entrons dans une purée de pois (on n'aura presque pas vu les Alpes françaises !) qui durera jusqu'à Lyon. Je m'assomme bien sûr en me levant (les plafonds sont diablement proches du sol dans ces avions !) puis nous entrons dans l'aérogare de Saint Exupéry. "On est rentrés! On est entiers! On a réussi !". Nous récupérons à la sortie nos valises et nos mamans respectives...
Le retour fut beaucoup plus simple: Pierrot m'emmena à l'aéroport, jouant les kékés aux feux rouges en mettant l'autoradio à pleine puissance sur Jo Dassin et des vieux tubes des années 90 qui explosaient les ventes quand nous finissions le primaire. Ici les douaniers parlent français, les responsables de l'embarquement comprennent quand je leur pose des questions... c'est plus facile ! Je pars avec "Sur la route" de Jack Kerouac au fond des poches, et une vieille interview de Brassens, Brel et Ferré dans mon baladeur. Je n'ai pas de correspondances excessivement longues (j'ai même couru à Milan pour ne pas louper l'embarquement de mon vol pour Moscou), les stewards nous servent des repas cellophannés (semblables à ce qu'ingurgitent les cosmonautes en mission), du café suffisamment fort pour réveiller un hippopotame en mort cérébrale ainsi que de la bière industrielle italienne (les Italiens sont meilleurs pour le vin), mes voisins dorment comme des loirs tandis que j'alterne entre Kerouac et mon fameux trio de chanteurs français. Seule tristesse : de Lyon à Moscou, je n'aurai jamais pu regarder le paysage à cause d'une épaisse couche de nuages qui m'a empêché de revoir les Alpes d'au-dessus. À la sortie de l'avion, nous sommes accueillis par des militaires armés jusqu'aux dents. Pas de doute, on est arrivé ! Je passe cette fois-ci la douane à une vitesse expresse (il est trois heures du matin, les douanières n'ont sûrement pas envie de passer la nuit à l'aéroport avec nous) et dès que je rentre dans la zone russe de l'aéroport, je suis alpagué par des chauffeurs de taxi. Dans des moments comme ça, je me rends compte que j'ai bien de la chance d'avoir quelques rudiments de russe : les chauffeurs ont installé une carte avec les tarifs des courses (je m'y intéresse parce que je n'ai pas le courage de passer la nuit ici pour attendre les premières navettes, qui partent vers huit heures), et le moins qu'on puisse dire est que ça frise l'indécence... Ils demandent 362 euros pour nous ramener en ville... C'est alors que commencent les négociations !
"Non écoutez, 362 euros je ne peux pas, de toute façon je n'ai que des roubles, et absolument pas assez !
- Qu'est ce que tu fais a Moscou ?
- Etudiant.
- Ah, étudiant, c'est tarif spécial, seulement 172 euros pour te ramener.
- Je n'ai que 1000 roubles (29 euros), je ne peux pas payer plus.
- Allez, tu as bien quelques euros en plus non ?
- Non, 1000 roubles, c'est tout ! (Je fais des phrases brèves parce que sinon je suis toujours sûr de me planter dans les déclinaisons).
- Mille roubles tu n’auras rien ! Rajoute un peu et on y va.
- Je n'ai pas plus, c'est pas grave, je dormirai ici et je prendrai le bus demain.
- Mais les bus ne passent pas avant dix heures et demie (menteur!), allez, c'est bon, donne tes mille roubles et on y va! (victoire !)"
Le type m'accompagne dehors, me demande de le payer, il reviendra ensuite avec la voiture... "Pourquoi je ne payerai pas une fois dans la voiture ?", Il m'embarque, prend mes sous et me conduit chez moi (une bonne demi-heure d'autoroute, dix minutes en ville). J'arrive devant l'Obchegitié vers 3h 30, elle est bien sur fermée à clef. Je sonne, et tombe sur un nouveau garde qui ne me connaît pas et refuse de me laisser entrer. Il me faut pas mal de temps pour retrouver ma carte d'étudiant au fond de ma valise et lui présenter, afin qu'il me laisse passer et me refile la clef de ma chambre. En entrant dans ma chambre, je jette ma valise et m'effondre sur mon lit... À la maison, enfin !

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